Les organes représentatifs des annonceurs ont longtemps défendu l’analyse néoclassique: la publicité, informative, participe à la circulation de l’information et contribue au développement de la compétition. Les entreprises innovantes se disputent par la publicité les parts d’un même marché, de taille constante.
Pourtant, à la suite de la crise de 2009, l’Union mondiale des annonceurs (WFA) a soudainement fait sien l’argument selon lequel la publicité participe directement à la croissance, y compris en augmentant le niveau de consommation. Dans son rapport européen 2017, le WFA indiquait qu’un euro investi dans la publicité engendrait 7,5 euros de contribution à la croissance.
Insuffisante, la recherche empirique sur le sujet semble indiquer qu’en effet la publicité participe directement à l’augmentation du niveau de consommation. La pensée économique de John Kenneth Galbraith et Thorstein Veblen suppose pour sa part que l’industrie commercialise des produits en s’appuyant directement sur l’effort de communication commerciale, effort utilisé par ailleurs contre la concurrence comme barrière à l’entrée sur le marché.
Les investissements publicitaires et de communication commerciale représentent plus de 30 milliards d’euros annuellement en France, plus de 3/4 sont engagés par quelques centaines de multinationales. Ils s’élèvent à plus de 750 milliards d’euros au niveau global.
La dénonciation des stratégies d’obsolescence programmée, basées notamment sur la mode et le design, montre les questions écologiques que la communication commerciale peut soulever. De même que les dérives du sponsoring dans le secteur du fast fashion, offrent l’illustration d’un modèle prédateur d’un point de vue écologique et social.
DÉBAT : Quel rôle joue la publicité vis-à-vis de la demande de consommation et dans l’équilibre du modèle économique? Quelles questions le modèle de l’entreprise de marque financiarisée soulève-t-il pour les enjeux de transitions écologiques et sociales?