Aujourd’hui un enfant sur six est en situation de surpoids ou d’obésité, ce qui génère des maladies chroniques comme le diabète. foodwatch pointe que les industriels de la malbouffe ont une responsabilité, car ils vendent des produits trop gras, trop sucrés, trop salés, qui sont peu favorables à une alimentation saine. Le souci principal est qu’ils les font passer pour plus sains qu’ils ne le sont, et ce à travers deux procédés de blanchiment d’image des produits.
Le premier procédé consiste à déployer une communication et un marketing cool et attractif, en direction des enfants ; le second consiste à s’opposer à toute forme de transparence sur les qualités nutritionnelles des produits.
Concernant le marketing en direction des enfants, foodwatch a notamment épinglé la gamme Lulu L’Ourson commercialisée par le groupe Mondelez, qui cible clairement les enfants (foodwatch a produit une courte vidéo sur le sujet) à travers la publicité, la mise en scène d’un ourson, l’étiquetage, l’organisation de fêtes d’anniversaires pour des enfants de 4 ans…
Il existe de nombreux autres exemples de marques et d’industriels qui emploient diverses techniques de marketing qui ciblent les enfants. Par exemple, pour le produit Caprisun commercialisé par la marque Coca Cola European Partners, produit très sucré et pas sain contrairement aux apparences, il y a une activité forte sur les réseaux sociaux, et il est proposé à des enfants de devenir ambassadeurs pour la marque. Ils font également du sponsoring et des partenariats avec des événements qui touchent des enfants, comme pour la sortie du film Petit Spirou pour lequel Caprisun offrait des places gratuites aux enfants. Pour sa part, la marque Brossard qui vend des gâteaux très sucrés et très gras, offre gratuitement un magnet à l’achat d’un paquet, et a organisé sur internet la plateforme « Troc’N’Magnet », permettant aux enfants détenant ces magnets de les échanger entre eux.
Les groupes agroalimentaires Nestlé, Coca et Mondelez sont tous signataires d’un engagement au niveau européen, le EU pledge, qui engage à ne pas communiquer auprès des enfants de moins de 12 ans. Or on voit que dans la pratique, ils ont des activités marketing qui ciblent clairement les enfants, ce qui montre que sur ces enjeux, l’autorégulation ne fonctionne pas.
A l’occasion de la loi agriculture et alimentation, qui faisait suite aux Etats généraux de l’alimentation qui se sont tenus en 2017, foodwatch a notamment poussé pour inscrire dans la loi cette interdiction de cibler les enfants pour les produits trop gras/sucrés/salés. L’amendement en ce sens a été refusé en mai 2018 à la première lecture à l’ assemblée nationale, mais on a aussi observé divers signaux positifs. En effet, l’amendement en question a été porté par des députés issus de divers partis dont le parti majoritaire, et les médias ont couvert le sujet, y compris le sujet de la pression des lobbies… lobbies dont certains grands médias tributaires des recettes publicitaires publicitaires ont fait parti…
Sur le même sujet de la protection des enfants, il est important de suivre également les débats autour de la loi dite « Gattolin » entrée en vigueur en janvier 2018, en lien possiblement avec la réforme audiovisuelle qui s’annonce en France. En effet, cette loi interdit, sur les chaînes publiques, la diffusion de publicités 15 mn avant/après/pendant les programmes destinées aux enfants. La question est donc aujourd’hui posée au gouvernement de savoir pourquoi la publicité reste autorisée autour des replay de ces mêmes programmes sur Youtube et Internet.