Animé par Thierry Libaert, membre du comité économique et social européen (EESC).
Perspectives transversales et réflexions institutionnelles
En octobre 2014, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, par la voix de Farida Shaheed, rapporteuse spéciale aux droits culturels, présentait devant l’assemblé générale le rapport Méthodes publicitaires et pratiques marketing. Elle indiquait que « [ les valeurs, les visions du monde et les aspirations véhiculées par les grandes entreprises ] ne sont pas neutres » avant d’appeler les États à « protéger les sociétés de niveaux excessifs de publicité et communication commerciales et développer les espaces pour les expressions sans but lucratif« .
L’articulation des mandats et des missions des diverses institutions pertinentes pour la régulation des activités publicitaires et de communication est complexe.
En France, le Conseil supérieur de l’audiovisuel notamment a pour mission de contrôler l’objet, le contenu et les modalités de programmation des messages publicitaires, mission que l’institution partage actuellement avec l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés contrôle la conformité des professionnels aux règles de protection des données personnelles, et dispose d’un comité de prospective dont la mission est de conduire une réflexion sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par l’évolution des technologies numériques.
En Belgique, le Conseil de déontologie journalistique, organe d’autorégulation du secteur composé des éditeurs, des journalistes, des rédacteurs en chef et de la société civile, vise notamment à préserver l’autonomie des médias et à défendre la déontologie journalistique.
A la suite d’un travail sur le lien entre publicité et transition écologique en 2018, le Comité économique et sociale européen soutiendra cet échange entre des professeurs de SIC membres d’institutions de régulation, pour mieux comprendre la gouvernance du secteur de la communication.
TABLE RONDE G
Les outils de la communication d’influence au service de la société civile?
LES INTERVENANTS
FARIDA SHAHEED
Directrice du Shirkat Gah-Women’s Resource Centre au Pakistan
Rapporteuse spéciale aux droits culturels du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies de 2012 à 2016, elle est notamment l’auteure du rapport Méthodes publicitaires et pratiques marketing, présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies en octobre 2014.
NATHALIE SONNAC
Professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université Paris 2, Membre du Conseil supérieur de l’Audiovisuel
Docteur ès économie, elle a présidé de 2009 à 2015 le département d’Information et de Communication de Paris 2. Spécialiste de l’économie des médias, de la culture et du numérique, elle analyse notamment les questions de concurrence et de régulation à l’ère numérique, d’interaction de marchés, de nouveaux modèles d’affaires, de monétisation des contenus numériques. Membre du CSA depuis 2015.
MARC DE HAAN
Directeur général du média (télé-radio-web) BX1
Professeur en journalisme à l’Université Libre de Bruxelles et à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales, membre fondateur du Conseil de Déontologie Journalistique (Belgique), dont il a été président de 2014 à 2017.
JOËLLE FARCHY
Professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université Paris I, Membre de la CNIL
Spécialiste de l’économie des industries culturelles, chercheure au Centre d’économie de la Sorbonne, et directrice de l’École des médias et du numérique de la Sorbonne. Membre de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, elle est notamment co-auteure de l’ouvrage La gratuité, à quel prix? (2015)