Table E

Analyses croisées des diverses stratégies et outils de régulation du blanchiment d’image

09h00 – 11h00

Animé par Yonnel Poivre-Le Lohé, consultant en communication.

Choisir des aliments sains et de qualité, évaluer l’effort écologique du secteur pétrolier ou comprendre les activités philanthropiques d’une entreprise par ailleurs dénoncée pour ses violations des droits humains, ces situations ordinaires peuvent vite représenter un défi pour nombre de consommateurs citoyens.

Face aux discours RSE qui se déploient à travers la communication publicitaire, commerciale et institutionnelle, les mécanismes de régulation paraissent limités. L’outil de la publicité trompeuse est interprété par le juge de manière restrictive depuis les années 1980, et l’attribution aux activités publicitaires du caractère d’activité créative et de pratique culturelle protégée par la liberté d’expression.

Le véritable contrôle des nuances des contenus publicitaires est confié aux annonceurs et agences réunis dans l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). À l’origine de nombreuses règles dites « déontologiques », l’efficacité de cet organe, juge et partie, ne pallie pas les faiblesses de la régulation par les pouvoirs publics.

Pourtant, l’extension de la publicité trompeuse aux « pratiques commerciales déloyales », dans les années 2000, a permis d’inclure diverses techniques de marketing sous le contrôle du juge. Mais les difficultés à réguler le marketing dans le secteur nutritionnel illustre les lacunes du dispositif.

La notion nouvelle de pratique commerciale déloyale ne devait pas non plus intégrer, sous le contrôle du juge, le respect des codes de conduite pris par les entreprises, tandis que la responsabilité des multinationales s’est vu renforcée en 2017 par l’adoption de la Loi sur le devoir de vigilance.

DÉBAT : Le droit commercial peut-il appréhender les discours RSE de la communication corporate? Face aux raffinements des dispositifs de communication publicitaire, marketing et institutionnels des marques, comment forger les mécanismes de régulation adaptés ?

TABLE RONDE F

L’influence de l’opinion au service du lobbying : des RP à la com d’influence

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LES INTERVENANTS

MÉGANE GHORBANI
Responsable de campagnes chez foodwatch

A mené des campagnes visant à dénoncer les inégalités de genre et les abus de droits économiques et sociaux perpétrés en France et à l’international. Chez foodwatch, elle s’attèle à faire entendre la voix et l’intérêt des consommateurs∙rices face à l’industrie agroalimentaire et aux responsables politiques.

BRUNO GEORGES DAVID
Président- fondateur de l’association Communication sans frontières

Directeur de la communication de l’ONG Secours Islamique France, il dirige la filière Communication de l’Economie Sociale et Solidaire à l’Ecole des Métiers et de l’Information (EMI). Auparavant, il a travaillé dans de grands groupes de communication et marketing pour des marques internationales.

SOPHIE DUBUISSON-QUELLIER
Directrice de recherche au CNRS, Centre de sociologie des organisations (CNRS-Sciences Po)

Sociologue, ses travaux portent sur la fabrique sociale du consommateur, à l’articulation des interventions des entreprises, des mouvements militants et des politiques publiques. A récemment publié Gouverner les conduites (2016) et La consommation engagée (2018), Presses de Sciences Po.

SANDRA COSSART
Directrice de l’association Sherpa

Avocate de formation, elle a commencé sa carrière dans les organisations internationales, puis a développé une activité de conseil pour des entreprises avant d’intégrer le Business and Human Rights Ressource Centre (UK). Elle a rejoint Sherpa en 2010 pour diriger le programme Globalisation et Droits Humains avant de devenir directrice de l’association.